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Le TRAVAIL: quel sens? quelle valeur?

Rédigé par Sortir de la CRISE par le HAUT Publié dans #Sens du Travail, #Sens de l'argent, #Editions Utopia

RAPPEL: Dans notre livre "SORTIR de la CRISE..."

Dans notre livre "SORTIR de la CRISE par le HAUT" (Editons de la Hutte), au Chapitre 2 - Rébellions, troisième sous-chapitre (Rébellion contre la déliquescence de la notion de Travail), nous avons suscité des grands cris, parfois même de la part de nos amis et collègues, en osant suggérer que la perception populaire du travail, en France, correspond à un modèle suranné et que la Sécurité Sociale française pourrait utilement être remplacée par des systèmes tout aussi équitables mais bien moins coûteux.

Le sujet revient sur l'avant-scène et nous pensons important d'en débattre ici. Nous n'avons pas trouvé de confirmation fiable à propos d'une communication que nous avions reprise de FaceBook et qui annonçait une flexibilité de choix entre plusieurs systèmes de sécurité sociale européens. Nous l'avons donc supprimée. Par contre une analyse très intéressante de la NOTION de TRAVAIL vient de nous être envoyée par les ÉDITIONS UTOPIA et nous en avons donné le lien un peu plus bas.

Le Texte

Pour remettre le texte de notre livre dans sa perspective, nous citons ci-dessous, in extenso, les pages concernées (pages 48 à 52) avant de donner, après ce texte, le LIEN vers l'actualisation du débat telle qu'elle ressort des travaux du GROUPE UTOPIA.

Rébellion contre la déliquescence de la notion de Travail

"A poor life this is, full of care, we have no time to stand and stare."
                                  Leisure, poem by William Henry Davies.
La notion de travail dans la culture française est aujourd’hui devenue complètement obsolète. Le travail considéré comme une aliénation temporaire de la liberté de l’individu (en général huit heures par jour, ce qui est énorme !) liée à la fourniture d’un labeur imposé, le tout contre un salaire qui, s’il est la seule ressource, le plus souvent ne permet même pas à une famille modeste de survivre décemment, est l’héritage indésirable d’une période très courte de l’Histoire. Pour simplifier, disons que c’est une conséquence de l’industrialisation capitaliste qui, au XIXème siècle et au début du XXème, a permis la production de masse de biens de consommation à des prix abordables.
Cette merveilleuse révolution économique qui a permis à la plupart de nos familles de sortir de la lutte pour la survie et d’accéder à un confort décent (logement, vêtements, mobilier, nourriture, instruction, soins de santé...) s’est faite avec la participation de masses ouvrières qui, avant l’avènement récent des machines-outils et de la robotique, ont accepté de vendre leur énergie physique et l’aliénation partielle de leur liberté contre une participation à cet accès progressif au confort de la modernité industrielle.
"C’est aux esclaves, non aux hommes libres, que l’on fait un cadeau pour les récompenser de s’être bien conduits"                                                       Baruch Spinoza
Notre confort d’aujourd’hui a été bâti sur la sueur, la douleur et l’aliénation de ces ouvriers. N’oublions jamais notre dette envers eux : nous avons d’autant plus la responsabilité de nous libérer tous ensemble de l’asservissement traditionnel qui perdure aujourd’hui dans la notion de travail !
Petit à petit, le paternalisme, la démocratie chrétienne, le socialisme et le communisme ont mis en place ou obtenu des mesures sociales d’adoucissement de ces conditions: âge minimum, durées légales maximum de travail, mesures de sécurité, congés payés, représentation syndicale, retraites, etc. 
Parallèlement, les industries les plus lourdes ont progressivement fermé leurs exploitations et usines, l’économie globale du monde a entraîné des changements importants dans l’offre, la demande et les façons de travailler.
Dans la plupart des pays qui n’ont pas connu cette phase d’industrialisation intensive (l’Afrique, l’Amérique Latine, le Moyen-Orient, l’Asie du Sud, l’Océanie), en dehors des carrières traditionnelles (agriculture, pêche, artisanat, petit commerce), les ouvertures professionnelles ont toujours été marquées par une très haute mobilité : chacun profite des opportunités et passe de l’une à l’autre en fonction des gages offerts et des possibilités de progrès personnel. En dehors des cas très particuliers des industries nipponnes et coréennes, correspondant à des cultures post-féodales verticalement très structurées, personne, dans ces continents, ne rêverait d’une longue carrière asservie aux mêmes maîtres, dans une routine désespérante, sans autre espoir de changement et de progrès que d’atteindre la retraite tout en sachant bien, par l’exemple des aînés autour de soi, que bien peu arrivent à en profiter.
Et, pourtant, en France, l’habitude traditionnelle des familles fait perdurer ce désir de stabilité : obtenir un travail de longue durée avec une bonne retraite prévisible, dont l’idéal reste, pour beaucoup, les postes de fonctionnaires d’État. 
Ce genre de travail est tout simplement un asservissement à un pouvoir d’exploitation paternaliste. Il n’offre ni aventure, ni découverte, ni liberté de poursuivre un quelconque épanouissement personnel, ni réel progrès au cours des années. 
Les salaires sont calculés pour que la plupart des familles doivent en gagner deux pour survivre : donc limitation de la liberté et des choix d’éducation des enfants – la garderie est inévitable. Le système économique et la publicité outrancière encouragent l’accession à la propriété du logement : un autre asservissement pour 20 ou 30 ans (une vie !) sous le faux prétexte d’économie sur les loyers alors que cette économie n’est
possible que grâce à la bulle immobilière et au mensonge de l’inflation et des coûts cachés des contrats bancaires !
(Note: Quand dira-t-on à tous ce que savent tant d'autres cultures, des Papous aux Arabes: que l'argent n'a aucune valeur en soi, qu'il ne faut jamais le thésauriser, qu'il doit circuler le plus vite possible, que seul l'objet payé comptant est bon marché et que le seul bon investissement, en dehors du travail, est la dépense?)
La retraite tant espérée y laisse les individus complètement désemparés : incapables qu’ils sont devenus de préparer un projet personnel, ni même d’organiser leur soudaine liberté, souvent il ne leur reste qu’à tomber malade en s’abêtissant devant les jeux télévisés et ne survivre que grâce aux artifices de la médecine moderne et à la générosité solidaire de l’assurance maladie.
Dans ces conditions, il est risible de voir les français défiler dans les rues en exigeant un « droit au travail » : c’est comme si des êtres libres exigeaient de devenir esclaves. 
Au contraire, profitez de la crise : partez à l’étranger, hommes et femmes, devenez nomades, saisissez les occasions là où elles se présentent, sautez d’un job à un autre, vous acquerrez de l’expérience internationale, vous vous enrichirez des leçons des autres cultures, et vous découvrirez que, dans des économies concurrentielles, il est beaucoup moins cher de louer votre lo- gement que de l’acheter, et de payer vos soins médicaux, même graves, que de cotiser à la Sécu. 
(Note: Ceci n'est en aucune façon une manière de mettre en cause ni la solidarité sociale ni la nécessité d'une assurance médico-sociale. C'est simplement l'indice de ce que beaucoup d'améliorations sont possibles, et nécessaires, dans nos systèmes de sécurité sociale)
De plus, la formidable augmentation de la productivité, due aux techniques et à l’automation, à fortement changé la nature du travail et réduit sa part dans les coûts de production.
Au risque de déstabiliser l’économie d’exploitation des masses, insuffisamment informées et donc trompées par le système, il faut donc expliquer et encourager un nouveau type de travail, beaucoup mieux payé, qui rende aux humains, hommes et femmes, la dignité et la liberté de faire ce qu’ils désirent de leur vie. 
On devrait d’ailleurs commencer par changer ce mot de « travail », dont l’origine est liée aux efforts et douleurs de l’enfantement. On devrait dire « occupation » ou même « vocation » car c’est là le mot qu’utilisent les vrais êtres libres : les artistes, les artisans, les aventuriers et tous les vrais « indépendants » et autres « free-lance » qui tous affirment qu’ils ne cesseront jamais de « travailler » puisque c’est à la fois leur plaisir, leur gagne-pain (avec des hauts et des bas librement acceptés) et leur cheminement de progrès personnel.
On comprend facilement qu’en cherchant à ramener la civilisation égarée vers un humanisme réel on devra nécessairement en arriver à redonner à tous les «travailleurs» la liberté, la dignité et la joie de vivre de ces « librement occupés » !

ET VOICI LES LIENS QUI, DANS L'ACTUALITÉ, CORRESPONDENT TRÈS CONCRÈTEMENT À CETTE APPROCHE, CONCERNANT LA SÉCURITÉ SOCIALE EN FRANCE, ET, DE FAÇON PLUS GÉNÉRALE, LE SENS ET LE NON-SENS DU TRAVAIL:

ET SOUDAIN, NOUS POUVONS NOUS RENDRE COMPTE QUE LA VAGUE DE CONSCIENCE DE CES PROBLÈMES ET PARADOXES, AUTREFOIS SOUS-JACENTE, VIENT AUJOURD'HUI GONFLER À LA SURFACE, BIEN VISIBLE.

Alors que même nos amis trouvaient utopiques nos projets de "travail vocationnel, inspiration de la quête individuelle de la liberté et la dignité", débrayé du concept de "salaire", je viens de recevoir du MOUVEMENT UTOPIA leur livre

"Le TRAVAIL , quelles valeurs? - Idées reçues et propositions" - Éditions UTOPIA, novembre 2012.

On y montre comment le concept de TRAVAIL change complètement au cours des différente phases historiques, alors qu'on tente de nous faire croire (ou que nous désirons croire?) que depuis les plus lointains temps bibliques, le travail est la même "corvée" inévitable...

Ce livre cite, avec une haute tenue pédagogique, toutes les études et toutes les références qui éclairent cette question. Vous trouverez ci-dessous le lien vers la présentation de cet ouvrage par le Mouvement Utopia.

Vous devez être le changement que vous souhaitez voir dans le monde.
Djalal al Din Rumi.

C. Barbier - L'Express

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